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Le régime a obtenu 8,6% : Que chacun prenne ses responsabilités !

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La publication des résultats officiels par le Conseil Constitutionnel, au delà des accusations de gonflement du taux de participation par les boycotteurs et les accusations de fraude par les participants, lève le voile sur un paysage politique atomisé et un rejet très net du régime algérien.

Avec 1,3 millions de voix pour le FLN et 520,000 pour le RND, sur un corps électoral de 21 millions, les deux partis du pouvoir, qui détiennent la majorité absolue à l’assemblée, ne représentent finalement que 8,6 % des électeurs inscrits et 19,7 % des votants ( 14,1 % pour le FLN et 5,6 % pour le RND). A titre de comparaison, le FIS en décembre 1991, avait obtenu plus de 3 millions de voix sur un corps électoral de 13 millions. Les voix du FLN et du RND, ne rassemblent, au bout du compte, que les soutiens immédiat du régime, comme les appareils de sécurité ( militaires, polices, etc…) une partie de l’administration nationale et locale ainsi que les « militants » des deux partis. Le nombre de voix obtenues par les deux partis du régime montrent, sans ambages, que la population, comme à son habitude, est restée à l’écart.

L’implication personnelle du chef de l’état Abdelaziz Bouteflika dans la campagne, le parallèle avec le 1er novembre 1954, les menaces répétées du premier ministre Ahmed Ouyahia, d’une intervention de l’OTAN ou du retour du terrorisme, la mobilisation frénétique des médias lourds au service exclusif du régime, n’auront servit à rien, tant le discrédit du régime est grand. On est loin du « vote refuge » évoqué par Daho Ould Kablia et, encore plus loin, de tout soutien populaire au pouvoir en place. Les résultats sont sans appel. Le pouvoir actuel, avec ses deux faces ( FLN et RND), selon ses propres chiffres, est coupé de la très grande majorité de la population. Les résultats ne révèlent pas seulement la faiblesse des partis au pouvoir mais également celle des partis satellites et surtout la bérézina du FFS. En dépit de ses 21 députés, avec ses 188.275 voix au niveau national, le parti d’Ait Ahmed obtient moins de voix que le PT de Louiza Hanoune, et à peine plus que le MPA de Amara Benyounes. Il paye ainsi sa décision de participer à cette élection qui a divisé sa base. Dans la perspective de l’élection présidentielle, la seule qui compte, tous ces partis sont d’ores et déjà disqualifiés.

En effet, les législatives n’ont qu’une importance très secondaire, voire cosmétique. Le régime a utilisé ce scrutin comme une grande opération de communication, devenue nécessaire depuis le déclenchement du « printemps arabe », opération, destinée essentiellement à l’usage de la communauté internationale. Avec des prérogatives très limitées, l’assemblée nationale, n’a aucun poids dans l’équilibre des pouvoirs. Le gouvernement, qui ne dispose pas plus de prérogatives, applique les décisions du chef de l’état et l’assemblée n’a pas les moyens de les contrôler et moins encore de s’y opposer. Quand à une éventuelle révision de la constitution, elle ne peut avoir lieu qu’à l’initiative du chef de l’état. L’autre possibilité prévue par la constitution de réunir les trois quart des membres des deux chambres ( Assemblée et Sénat ) est exclue par le verrouillage que constitue le « tiers présidentiel » au Sénat. Autrement dit, le statu-quo est maintenu en attendant la présidentielle de 2014. Encore faudrait-il y arriver, tant est grande la colère qui s’accumule chaque jour au sein de la population et qui pourrait, à tout moment, chambouler tous les calendriers.

Cette élection qui a servit de sondage à échelle réelle, a confirmé le rejet de de toute la classe politique impliquée, d’une manière ou d’une autre, avec le régime en place.

Un régime utilisant, à son seul service, toutes les institutions de l’état ( appareils de propagande et de répression réunis), des moyens financiers comme le pays n’en a jamais eu, la passivité de la communauté internationale et qui représente moins d’un dixième de sa population est appelé à disparaître. Les exemples tunisiens et égyptiens, mais pas seulement, en témoignent.

Cela ouvre des magnifiques possibilités pour une alternative politique crédible et visible. Par sa désaffection à l’égard de tout ce qui vient du régime, le peuple algérien indique clairement qu’il est à la recherche de nouveaux discours, de nouveaux visages, d’un nouveau rêve commun, d’un nouvel espoir et au bout du compte d’un changement radical en dehors du système en place. Le peuple algérien dans sa très grande majorité, a pris ses responsabilités en rejetant sans aucune ambigüité, calmement et pacifiquement, ce régime. Il appartient dès lors, à tous ceux qui se placent dans cette perspective, de prendre à leur tour, leur responsabilités historiques et de préparer cette alternative. A défaut, ce sera la porte ouverte à toutes les aventures.

Yahia Bounouar


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